J'aimerais pouvoir vous dire que c'est facile... pour certains, ce l'est peut-être, mais selon mon expérience en tant qu'intervenante en dépendances, plusieurs tentatives sont souvent nécessaires pour y arriver.
Ce n'est pas pour décourager personne mais par soucis de lucidité envers le processus, je trouve important de le mentionner. Apprendre un nouveau comportement comme une nouvelle langue ou un instrument de musique demande temps, pratique et surpassement de défis. Il y a déjà un moment que l'étude mentionnant qu'une habitude prenait 21 jours pour se développer a été démentie. Ce serait tellement magique et génial si c'était vrai.
Pas un problème de motivation mais plutôt un combat intérieur
Le problème est rarement la motivation... Quand je demande à mes clients à combien sur 10 ils sont motivés d'arrêter, la majorité du temps ils me répondent: 8, 9 ou même 12 sur 10!!! On essaie alors de trouver quelle partie d'eux les empêchent d'atteindre leur objectif car il y a manifestement un conflit, un combat intérieur. C'est là où on commence à négocier. À gérer le discours intérieur plutôt que le subir sans comprendre. Pour ça, on doit apprendre à se connaître, partir à la découverte des différentes parties qui nous habitent, (merci au Internal family system, un modèle thérapeutique extraordinaire que j'utilise de plus en plus dans mes séances et qui offrent des résultats tellement surprenants). Il devient alors plus simple de prendre une décision en fonction de ce que je veux plutôt que de donner le pouvoir au "fuck off' souvent adolescent qui m'habite...
Pas juste arrêter de boire mais surtout apprendre à me gérer
Dans le jargon thérapeutique en dépendances on entend souvent parler de la notion 85/15. 85 = 85% de ce que je vis à l’intérieur de moi (insatisfaction, colère, honte, sabotage, manque de confiance en moi, impatience, procrastination, rejet, peurs, etc.), et le 15 représente la substance ou le comportement utilisé pour calmer le 85. Si j’arrête seulement le 15, je me retrouve en contact avec un inconfortable 85 et rumine un dialogue intérieur en conséquence (le fameux hamster).
C’est pourquoi une grande partie de mon engagement envers ma sobriété ou mon abstinence est consacrée à une gestion saine de mes états intérieurs et du discours correspondant. De ma capacité à voir dans l’instant présent si ce que je dis (et me dis) part de mon égo ou de mon être, de ma blessure ou de mes besoins.
Impacts de l'alcool sur la santé
Pour mieux comprendre quelle démarche je souhaite entamer si je veux arrêter de boire, il est intéressant de lire les repères canadiens sur l'alcool et la santé.
Ressources pour m'aider
Il existe différentes démarches pour cesser sa consommation. Il faut parfois un sevrage et comme je ne suis pas toujours confortable d'en parler à mon médecin, je peux consulter sur internet les ressources disponibles.
Thérapies fermées
Je peux aussi faire une thérapie classique de groupe de 21 ou 28 jours comme à la Maison Jean Lapointe, Portage ou Pierre Péladeau par exemple.
Coaching personnalisé par Zoom
Je propose personnellement des services individuels et espacés dans le temps car certaines personnes préfèrent parler de leur situation en privé plutôt qu'avoir une expérience de groupe ou n'ont tout simplement pas la chance de prendre 3 semaines de vacances pour partir en thérapie. Les deux approches sont pertinentes, il suffit de choisir ce qui vous convient. Comme je fais mes rencontres par Zoom, je peux accompagner les gens peu importe où ils se trouvent.
J'offre du coaching de vie et du coaching de sobriété; environ 60% de ma clientèle me consulte pour de l'ivresse mentale, des multidépendances, de la dépendance affective et/ou apprendre à gérer sa consommation (arrêt ou contrôle) ou des compulsions.
Les fraternités anonymes
Précurseurs et gratuits, les groupes de support anonymes AA, GA, OA, CA, NA... se trouvent partout dans le monde et continuent de répondre à des besoins importants.
Rémission spontanée
Selon le site Stop-Alcool: ''Un pourcentage indéterminé des consommateurs excessifs et de consommateurs dépendants arrivent par leurs propres moyens à réduire leur consommation sans aide extérieure. On parle de "rémission spontanée". Selon les études, de 4% (moins de un sur vingt) à 77.7% d'entre eux sont toujours en rémission 10 ans plus tard''.
Il existe plusieurs façons d'arrêter de boire mais se faire accompagner offre de grands avantages... car comme le disait si bien mon mentor, même le meilleur chirurgien du Québec n'a pas encore réussi à s'opérer tout seul ;-)
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