top of page
Photo du rédacteurGenevieve Lafreniere

Sommeil et dépendances

Dernière mise à jour : 8 oct. 2023


femme qui dort dans son lit couchée sur le ventre
femme qui dort
En avril dernier j'assistais à un webinaire, Intersection of sleep and addiction, offert par le Dr. Tim Ayas, psychiatre canadien spécialiste en dépendances. Dr. Ayas expliquait qu'il s'était mis à s'intéresser au sommeil quand il a réalisé que la majorité de ses patients souffraient de troubles du sommeil. Il dit que le trouble de l'usage peut affecter le sommeil mais que le manque de sommeil peut aussi contribuer au trouble de l'usage.

Retour sur ce super webinaire


J'étais vraiment heureuse d'avoir la chance de participer à ce webinaire car j'ai aussi constaté au cours de ma pratique que mes clients souffraient souvent de troubles du sommeil. Les risques à long terme sur la santé mentale comptent l'anxiété, la dépression, l'usage de substances, le suicide, la démence. Au niveau physique, on parle d'hypertension, d'infarctus, d'AVC... Dr. Ayas souligne d'ailleurs que l'insomnie représente un risque majeur chez les personnes décédées par suicide.


Le sommeil, pilier fondamental de notre santé


Le sommeil est l'un des piliers fondamentaux de notre santé et de notre bien-être. Il joue un rôle crucial dans la régénération de notre corps et de notre esprit, favorisant la récupération physique et mentale nécessaire pour affronter chaque jour avec énergie et vitalité. Il existe une relation complexe entre le sommeil et les dépendances, car certains comportements addictifs peuvent perturber gravement nos habitudes de sommeil, tandis que le manque de sommeil peut également contribuer au développement de certaines dépendances.

L'une des dépendances les plus courantes qui interfèrent avec le sommeil est la dépendance à la technologie, en particulier aux téléphones intelligents et aux réseaux sociaux. De nombreuses personnes ont du mal à décrocher de leurs écrans, ce qui les amène à passer des heures supplémentaires en ligne au lieu de se reposer. La lumière bleue émise par ces appareils peut perturber notre rythme circadien, ce qui rend plus difficile l'endormissement et la qualité du sommeil en général.

D'autre part, l'utilisation excessive de substances psychoactives comme l'alcool, la drogue, ou les médicaments sur ordonnance, peut également avoir un impact négatif sur le sommeil. Bien que certaines de ces substances puissent initialement sembler aider à s'endormir, elles perturbent souvent les cycles naturels du sommeil et entraînent un sommeil de moindre qualité. Avec le temps, cela peut contribuer à la dépendance à ces substances, car les personnes cherchent à apaiser les troubles du sommeil créés par l'usage de ces substances.

Les dépendances comportementales, telles que la dépendance au jeu, au travail ou à la nourriture, peuvent également avoir des conséquences néfastes sur le sommeil. Les personnes engagées dans ces comportements compulsifs peuvent avoir du mal à s'endormir en raison de l'anxiété et du stress qui les accompagnent souvent. De plus, la recherche de ces activités peut les amener à négliger leurs besoins de sommeil, entraînant une spirale négative de privation de sommeil et de dépendance.

Le manque de sommeil lui-même peut aussi favoriser le développement de certaines dépendances. Lorsque nous sommes fatigués, notre capacité à prendre des décisions judicieuses et à exercer un contrôle sur nos impulsions est réduite. Cela peut rendre plus difficile la résistance aux tentations liées aux comportements addictifs. Un sommeil insuffisant peut entraîner des niveaux plus élevés de stress et d'anxiété, ce qui peut conduire à l'automédication avec des substances addictives. Comme on le sait, le lien entre le stress et l'addiction est reconnu depuis bien longtemps. Voir graphique plus bas sur le cycle de l'assuétude (le cycle de la dépendance) d'après les travaux de Stanton Peele qui explique bien le lien entre le stress et la consommation. Le graphique est tiré du site web Drogue, aide et référence: Le cycle de la dépendance (aidedrogue.ca)


Graphique du cycle de l'assuétude trouvé sur le site web drogue, aide et référence
Cycle de la dépendance de Stanton Peele

Il est essentiel de reconnaître l'importance du sommeil dans la prévention et la gestion des dépendances. Le maintien d'une bonne hygiène de sommeil, y compris la création d'une routine de sommeil régulière et la réduction de l'exposition à la technologie avant de se coucher, peut aider à prévenir les troubles du sommeil liés aux dépendances. De plus, la recherche de soutien professionnel pour la gestion des dépendances est fondamentale pour briser le cycle destructeur de l'addiction et rétablir un équilibre de vie sain. Vous pouvez prendre rendez-vous ici si vous pensez avoir un problème de dépendance et que vous souhaitez vous faire accompagner à cet égard.



Usage de substances et effets sur le sommeil*


  • L'usage de substances affecte le temps que ça prend pour s'endormir, la capacité de rester endormi et la qualité du sommeil.

  • La dépendance peut contribuer à l'insomnie, l'apnée du sommeil et des troubles du rythme circadien.

  • Environ 70% des patient admis en détox rapporte avoir eu des problèmes de sommeil avant leur admission.

  • Une abstinence à long terme peut renverser les troubles du sommeil.

*Angarita. Addict. Sci. Clin Pract. 2016


Les troubles du sommeil peuvent contribuer au trouble de la dépendance


Une fois sobre, un des déclencheurs reconnus de la rechute est l'insomnie. Des études cliniques suggèrent que les troubles du sommeil peuvent affecter le traitement des dépendances et précipiter les risques potentiels de rechute. Il est donc important d'aborder cet aspect crucial de la vie d'un individu lorsqu'on travaille ses objectifs de rétablissement.


L'alcool et le sommeil


La consommation d'alcool durant le jour peut affecter le sommeil paradoxal et causer un sommeil fragmenté durant la nuit. Les effets de l'alcool sur le sommeil sont significatifs parce que le sommeil profond, celui qui permet au corps de se sentir reposé et énergisé au réveil, est interrompu. Il est important de noter que lors d'un sevrage d'alcool, il y a une baisse du temps de sommeil. Jusqu'à 67% des gens expérimentent de l'insomnie durant cette période. C'est d'ailleurs le symptôme le plus rapporté par les patients qui cessent de consommer.


Les effets de l'alcool sur l'architecture du sommeil peuvent prendre de quelques mois à 3 ans d'abstinence pour se normaliser. Quand Dr. Ayas a abordé cet aspect durant ce webinaire, ça m'a fait réaliser que mon sommeil avait retrouvé un rythme sain environ deux ans après mon abstinence d'alcool. À l'époque, j'étais abonnée au snooze de mon réveil-matin, prenait ma douche et me brossait les dents en vitesse, et quittait pour le bureau en prenant un café sur le pouce. Une fois bien sobre et mon sommeil réparé, ma routine d'auto-soins matinale est restée bien ancrée dans mes habitudes, permettant ainsi à mon être de se réaliser pleinement et sainement.


Cannabis et sommeil


Si on a parfois l'impression que le cannabis aide à dormir, ce qui fut mon cas dans ma jeunesse, une consommation chronique de la dite substance diminue cet effet et mène souvent à une augmentation de l'usage. Lorsqu'en sevrage, entre 32% et 76% des patients font de l'insomnie, dorment mal et rêvent intensément. Ces effets négatifs peuvent durer jusqu'à 45 jours après l'arrêt de la consommation.


Conclusion


Comme vous pouvez le constater, le sommeil et les dépendances sont étroitement liés. Prendre soin de notre sommeil peut jouer un rôle crucial dans la prévention et le traitement des dépendances, tandis que la gestion des dépendances peut améliorer la qualité de notre sommeil et, par conséquent, notre santé globale. Il est important de rechercher un équilibre entre un sommeil de qualité et la gestion des dépendances pour mener une vie épanouissante et en bonne santé.






Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page